• Guy Bourguignon-6ème partie 

    6emeépisode Guy BOURGUIGNON :

     

    Cela a été maintes et maintes fois répété : au sein d’un groupe comme les Compagnons d
    e la Chanson s’étaient créées des complicités voire même des affinités. Et l’amitié de presque vingt ans de Jean Broussolle et de Guy Bourguignon est restée dans les esprits de nombre d’observateurs et de chroniqueurs musicaux. Il est vrai que beaucoup de choses rapprochaient les deux hommes. L’un, était fervent partisan de la chanson animée à la mode Liébard et l’autre, concepteur de sketches comme Les Perruques, Jour de fête en Louisianeou de quelques autres réussites, auxquels Guy consacrera beaucoup de temps en qualité de metteur en scène averti. C’est d’ailleurs grâce à ces sketches souvent empreints d’humour, que les Compagnons de la Chanson traverseront les modes. Guy en était conscient dès les premières années, lorsqu’il s’attachait à régler avec minutie leurs pitreries comme dans Les perruques où son numéro détonait !

     " Ses trouvailles scéniques furent nombreuses, originales, rarement contestées et chaque fois que nous créerons un sketch nouveau, nous nous pourrons nous empêcher de l’évoquer. Il nous a laissés de belles empreintes..."Hubert Lancelot, dans la toute première biographie qu’il a consacrée aux Compagnons de la Chanson, n’est pas le moins élogieux sur les qualités de son ami de la première heure Guy. Un extrait des Perruques, le sketch évoqué précédemment que l’on peut visionner sur Youtube, donne une idée de l’ingéniosité de Guy et un aperçu de son talent dès lors qu’il fallait donner la répartie au facétieux Gérard Sabbat !

    Avant de les quitter fin 1972, Jean Broussolle, fatigué et déstabilisé par la disparition de l’un des hommes-clé de l’équipe, rendra d’ailleurs un hommage appuyé à son ami. Nul doute que cette disparition ait pu peser de tout son poids dans la décision ultérieure du Camarguais de quitter les Compagnons deux ans plus tard !

    « Guy Bourguignon nous a quittés,écrira-t-il au moment de sa disparition,entre ces cours et ces jardins de théâtre où jamais autre fleur ne poussa que celle tendrement bleue qui fleurit dans le cœur des gens du voyage, nous avons partagé avec lui l’allégresse des grands soirs, l’émotion des premières, la lassitude des fatigues, la tristesse des deuils et les joies d’une belle aventure… Quand nous plaisantions sur une éventuelle dissolution de notre groupe, Guy répondait immanquablement que si, de nous tous, il ne devait rester qu'un Compagnon, il serait celui-là ! Compagnon de la première heure, il était écrit que le destin lui interdirait de tenir sa promesse. Le premier arrivé, le premier démaquillé, le premier reparti, il fut toujours le plus pressé, cherchant à assouvir on ne sait quelle soif de vivre et de découvrir... Sur les aéroports, aucun de nous ne réussissait jamais à pénétrer dans un avion avant lui, malgré toutes les ruses employées... »

    « Ce 30 décembre, le monde du music-hall français est en deuil ! Guy Bourguignon, l’un des plus anciens Compagnons de la Chanson est mort ce matin des suites d’une longue maladie à l’Hôpital Foch. Il avait quarante-neuf ans et au milieu du groupe, on le reconnaissait facilement… »

    A la veille du Nouvel An 1970, alors que les Compagnons sont sur le point d’honorer un contrat au Théâtre de l’Ancienne Comédie à Bruxelles, la nouvelle fera vite le tour des radios et des salles de presse. A Bruxelles, lors de leur représentation, les huit autres Compagnons de la Chanson ne feront aucune annonce sur scène obéissant à la dure loi du spectacle qui veut que l’acteur taise sa douleur devant un public qui a payé sa place.

    Décédé d’une septicémie, Guy Bourguignon était hospitalisé depuis trois semaines et demie à l’Hôpital Foch de Suresnes après s’être plaint de l’estomac. Sur le point de partir en tournée avec ses amis, il n’avait voulu alarmer personne. Et personne n’imaginait que surviendrait une hémorragie en plaque de la paroi stomacale qui le condamnerait aussi vite ! Si ses dernières apparitions laissaient supposer qu’il se passait quelque chose, personne ne s’attendait cependant à un pareil dénouement. Certes, Guy était fatigué. Sous anticoagulant depuis trois ans, ses traits s’étaient empâtés et après une thrombose de l’œil, sans doute due à une consommation excessive de tabac et à une hypertension artérielle, il arborait constamment de grosses lunettes qu’il ne quittait plus. Même en représentation. En novembre 1969, il avait, une fois encore, participé à un Télé-Dimanche puis, quelques jours plus tard, à l’émission Salves d’Or enregistrée pour la première chaîne. Dans celle-ci, il était   apparu grimé en soldat avec une pipe à la bouche.

    Son ami Hubert Lancelot a évoqué dans son Nous les Compagnons de la Chanson publié en 1989 chez Aubier et Archimbaud les derniers jours de l’homme. « Persuadé que ce n’était qu’une affaire de quelques jours,écrit l’historiographe des Compagnons, j’apprenais soudain que Guy était condamné alors que, la veille encore, il était à une répétition à discuter et à s’exciter comme d’habitude ! » Les

    Compagnons, sur le point de changer de répertoire avec un nouveau succès : Angelo, avaient mis la barre très haut afin de garder une nouvelle fois le cap... et la confiance de leurs admirateurs ! Guy avait demandé à Hubert de ne pas en parler aux autres, soucieux de leur épargner la vue d’un homme diminué. Quelques années plus tard, le processus se reproduira avec Jean-Louis Jaubert au moment des obsèques de son épouse Marie-Pierre ! Comme si ces Compagnons de la Chanson avaient souhaité rester seuls devant la mort sans que l’on mesure leur émotion.

     


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  • Pas mal de temps a passé depuis le 4ème épisode de l'article-portrait, concocté par Louis Pétriac, concernant Guy parti bien trop tôt, mais toujours resté dans le coeur de tous, en particulier ses camarades Les Compagnons de la chanson

    Ce sont les impératifs de dates et autres articles-spectacles... qui m'ont obligé à décaler cette série très intéressante, nous apprenant beaucoup sur ce Compagnon au grand coeur.

    Papa Harcourt Paris-ok-5

     

    5èmeépisode Guy BOURGUIGNON :

     

      Avec ce sens de l’organisation qu’on lui a prêté, et surtout son côté intellectuel, il n’en fallait pas davantage pour que Guy Bourguignon s’oppose à Edith Piaf ! Ses divergences avec la bienfaitrice des jeunes Compagnons lui vaudront souvent d’être habillé pour l’hiver ! Sans doute pour avoir ravi à Edith la jeune Ginou Richer devenu pour un temps secrétaire de la grande chanteuse.

       La rencontre de Guy avec la très jeune Cannoise Ginette Richer est restée dans tous les esprits… Elle-même, y reviendra bien plus tard dans la rédaction de ses mémoires. Alors qu’elle se promenait aux Champs-Élysées, des désirs de liberté plein la tête, elle s’était rendue compte que quelqu’un la suivait depuis un bon moment. Sans savoir que son nouvel admirateur était Guy, et qu’il était jeune Compagnon de la Chanson. Elégant et plein de classe, il lui fera cependant la cour de façon un peu leste en lui déclarant avoir été foudroyé par ses yeux verts. Avant de s’excuser et de se présenter à elle.. Admiratrice éperdue de Fréhel, de Damia et de Piaf, que la jeunette entendait souvent avec les Compagnons de la Chanson à la radio avec les Trois cloches, leur rencontre était une véritable aubaine. Comme Ginette, que Piaf rebaptisera un peu plus tard du nom de Ginou, elle ne songeait qu’à approcher celle qu’elle vénérait, et elle laissera donc Guy la revoir pour donner une suite à ses objectifs. Dès le lendemain.     

    C’est sans doute son goût pour les surnoms originaux dont elle aimait affubler ses proches, qui avait incité Edith à surnommer Guy "La bête". Vraisemblablement par opposition à "La belle" Ginou que le jeune Périgourdin avait séduit. Comme si elle lui en avait voulu de s’être lié sentimentalement à sa très jeune secrétaire, et plus encore pour avoir des facultés intellectuelles que la grande artiste n’avait pas. Le point d’orgue de ces divergences de Guy avec la grande Piaf interviendra durant la première tournée américaine des Compagnons de la Chanson en octobre 1947 à New York.

    « Nos critiques sont meilleures que celles d’Edith mais je ne sais pas si je dois m’en réjouir », écrira Guy dans une lettre adressée à Ginou, évoquant le « flop » de la prestation d’Edith au Play House Theater. Des lignes qu’Edith Piaf aura du mal à digérer à un moment difficile de sa longue carrière alors que Jean-Louis Jaubert lui échappait et qu’elle avait entrepris de se consoler dans les bras d’Eddie Lewis. Une brouille légère suivra qui, d’après Hubert Lancelot, incitera Piaf à poursuivre seule sa tournée américaine sans les Compagnons.

    Mais comment ne pas revenir sur le profil de Don Juan de Guy et sur les multiples aventures du galant homme qu’il savait être avec la gent féminine.

    Après Ginou, des femmes et des amours, Guy en connaîtra d’autres. L’ancienne vedette Odette Laure se souvient de ce qui l’avait séduit au début des années cinquante chez cet homme brillant, hors du commun dont elle avait fait la connaissance quelques années plus tôt lors d’une première tournée entreprise en Alsace avec Edith Piaf. "Il avait, écrira-t-elle dans un ouvrage,toutes les armes de la séduction : l’intelligence, la taille, l’œil de velours, la culture…" On était donc à mille lieues du personnage qu’Edith Piaf avait baptisé du nom de « bête ».

    Dans la dernière biographie consacrée aux Compagnons: Entre mythe et évidences, Mimi Lancelot, l’épouse d’Hubert s’amuse encore d’une anecdote qui donne une idée de la façon dont Guy s’empêtrait dans ses liaisons avec toutes celles qui faisaient battre son cœur. Une anecdote qui remonte au début des années soixante, peu de temps après que les Compagnons aient choisi de quitter Columbia pour enregistrer chez Polydor.  

    « Alors que les Compagnons s’apprêtaient à honorer un contrat en Belgique et qu’ils étaient descendus à l’Hôtel Amigo à Bruxelles,se souvient-elle, Guy s’était arrêté en chemin à Lille, pour soi-disant récupérer chez un brocanteur une batterie de casseroles en cuivre qu’il destinait à sa nouvelle maison de Tourrettes-sur-Loup. Finalement, arrivés à Bruxelles avant lui, nous apprendrons à la suite d’une gaffe de l’un des messagers de l'hôtel, qu’il avait donné rendez-vous à une demoiselle qu’il devait accueillir à la Gare de Lille, mais que celle-ci avait raté son train ou sa correspondance. Lorsqu’ils le retrouveront un peu plus tard, Mimi le chinera en lui disant que sa série de casseroles de Lille avait prévu de les retrouver à sept heures ! Finalement,s’amuse Mimi,nous n’aurons jamais l’occasion avec Hubert de voir de près à quoi ressemblaient ces fameuses casseroles car nous ne verrons jamais la demoiselle ! » 

    Mimi conserve aussi de Guy un autre souvenir, celui d’un homme déjà mûr qui savait parfois s’interposer entre celui qu’elle allait épouser : Hubert Lancelot et elle. Alors qu’elle était devenue Compagnonne de la Musique dans le groupe de Louis Liébard et que le jeune gone déployait une offensive de charme pour tenter de gagner ses faveurs.

     

      Je mettrais la 6ème partie en ligne le vendredi 15.

     


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  •    rené

                            ♪Bon Anniversaire cher René♪

            Les meilleurs souhaits pour un belle & heureuse journée

           Et aussi  joies & bonheur pour très longtemps encore.

     

     Lors de son départ, Paul Buissonneau suggéra à Jean-Louis Jaubert d'intégrer, pour le remplacer, René Mella aux Compagnons de la chanson, il savait que René chantait et était bon musicien. Fred était, dans un premier temps, opposé à cette idée, son frère était peintre en bâtiment et travaillait dans l'entreprise familiale; malgré ça, il lui téléphona en lui demandant de le rejoindre à Londres, pour quelques mois... et c'est ainsi que le cadet Mella devient Compagnon de la chanson pour 33 ans. Il était même devenu "l'homme à tout faire" de l'équipe, car toujours prêt à rendre services en tout genre. Il ne lui aura fallu que quinze jours "d'apprentissage" avant de débuter sur scène et devenir le 3ème ténor de cet ensemble mémorable, que nous n'oublierons jamais!

    rené2012


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  • Comme promis, il y a quelques temps, voici, non pas une, mais deux vidéos du spectacle (21.04.2012) de ce groupe vocal amateur... qui n'a rien a envier aux professionnels.

    Je vous les présente...

    les marchands 

     

    Le lien pour visiter leur site et vous saurez tout sur eux ↓

    http://lesmarchandsdebonheur.fr/index2.html 


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  • Les Gitans de la Tourlandry sont en train de préparer leur tout nouveau spectacle de la rentrée "Hommage aux Compagnons de la chanson" Affiche des gitans

    Ils enregistrent également un CD comprenant 12 chansons des Compagnons.

    Hommage aux Compagnons - Verte campagne - Le galérien - Marin - Day-O - Tom Dooley - Alors raconte - Je reviens chez nous - Si tous les oiseaux - Les gitans - Les trois cloches - Le marchand de bonheur.

    les gitans (4) 

    - D'aure part Fred Mella chantera en 2ème partie du spectacle des Gitans le 4 décembre prochain à Mortagne au  Perche (Orne);

    - Est également prévu un tour de chant de Fred à Villabé (Essonne) le 21octobre.

    Ci-dessous, une  vidéo prise le 10.11.2011 à Cholet;

    Fred interprète, à la fin de sa préstation toujours sublime,  Parlez-moi d'amour *a capella* , devant Les Gitans revenus sur scène.

     

     


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