• 5ème volet-Guy Bourguignon

    Pas mal de temps a passé depuis le 4ème épisode de l'article-portrait, concocté par Louis Pétriac, concernant Guy parti bien trop tôt, mais toujours resté dans le coeur de tous, en particulier ses camarades Les Compagnons de la chanson

    Ce sont les impératifs de dates et autres articles-spectacles... qui m'ont obligé à décaler cette série très intéressante, nous apprenant beaucoup sur ce Compagnon au grand coeur.

    Papa Harcourt Paris-ok-5

     

    5èmeépisode Guy BOURGUIGNON :

     

      Avec ce sens de l’organisation qu’on lui a prêté, et surtout son côté intellectuel, il n’en fallait pas davantage pour que Guy Bourguignon s’oppose à Edith Piaf ! Ses divergences avec la bienfaitrice des jeunes Compagnons lui vaudront souvent d’être habillé pour l’hiver ! Sans doute pour avoir ravi à Edith la jeune Ginou Richer devenu pour un temps secrétaire de la grande chanteuse.

       La rencontre de Guy avec la très jeune Cannoise Ginette Richer est restée dans tous les esprits… Elle-même, y reviendra bien plus tard dans la rédaction de ses mémoires. Alors qu’elle se promenait aux Champs-Élysées, des désirs de liberté plein la tête, elle s’était rendue compte que quelqu’un la suivait depuis un bon moment. Sans savoir que son nouvel admirateur était Guy, et qu’il était jeune Compagnon de la Chanson. Elégant et plein de classe, il lui fera cependant la cour de façon un peu leste en lui déclarant avoir été foudroyé par ses yeux verts. Avant de s’excuser et de se présenter à elle.. Admiratrice éperdue de Fréhel, de Damia et de Piaf, que la jeunette entendait souvent avec les Compagnons de la Chanson à la radio avec les Trois cloches, leur rencontre était une véritable aubaine. Comme Ginette, que Piaf rebaptisera un peu plus tard du nom de Ginou, elle ne songeait qu’à approcher celle qu’elle vénérait, et elle laissera donc Guy la revoir pour donner une suite à ses objectifs. Dès le lendemain.     

    C’est sans doute son goût pour les surnoms originaux dont elle aimait affubler ses proches, qui avait incité Edith à surnommer Guy "La bête". Vraisemblablement par opposition à "La belle" Ginou que le jeune Périgourdin avait séduit. Comme si elle lui en avait voulu de s’être lié sentimentalement à sa très jeune secrétaire, et plus encore pour avoir des facultés intellectuelles que la grande artiste n’avait pas. Le point d’orgue de ces divergences de Guy avec la grande Piaf interviendra durant la première tournée américaine des Compagnons de la Chanson en octobre 1947 à New York.

    « Nos critiques sont meilleures que celles d’Edith mais je ne sais pas si je dois m’en réjouir », écrira Guy dans une lettre adressée à Ginou, évoquant le « flop » de la prestation d’Edith au Play House Theater. Des lignes qu’Edith Piaf aura du mal à digérer à un moment difficile de sa longue carrière alors que Jean-Louis Jaubert lui échappait et qu’elle avait entrepris de se consoler dans les bras d’Eddie Lewis. Une brouille légère suivra qui, d’après Hubert Lancelot, incitera Piaf à poursuivre seule sa tournée américaine sans les Compagnons.

    Mais comment ne pas revenir sur le profil de Don Juan de Guy et sur les multiples aventures du galant homme qu’il savait être avec la gent féminine.

    Après Ginou, des femmes et des amours, Guy en connaîtra d’autres. L’ancienne vedette Odette Laure se souvient de ce qui l’avait séduit au début des années cinquante chez cet homme brillant, hors du commun dont elle avait fait la connaissance quelques années plus tôt lors d’une première tournée entreprise en Alsace avec Edith Piaf. "Il avait, écrira-t-elle dans un ouvrage,toutes les armes de la séduction : l’intelligence, la taille, l’œil de velours, la culture…" On était donc à mille lieues du personnage qu’Edith Piaf avait baptisé du nom de « bête ».

    Dans la dernière biographie consacrée aux Compagnons: Entre mythe et évidences, Mimi Lancelot, l’épouse d’Hubert s’amuse encore d’une anecdote qui donne une idée de la façon dont Guy s’empêtrait dans ses liaisons avec toutes celles qui faisaient battre son cœur. Une anecdote qui remonte au début des années soixante, peu de temps après que les Compagnons aient choisi de quitter Columbia pour enregistrer chez Polydor.  

    « Alors que les Compagnons s’apprêtaient à honorer un contrat en Belgique et qu’ils étaient descendus à l’Hôtel Amigo à Bruxelles,se souvient-elle, Guy s’était arrêté en chemin à Lille, pour soi-disant récupérer chez un brocanteur une batterie de casseroles en cuivre qu’il destinait à sa nouvelle maison de Tourrettes-sur-Loup. Finalement, arrivés à Bruxelles avant lui, nous apprendrons à la suite d’une gaffe de l’un des messagers de l'hôtel, qu’il avait donné rendez-vous à une demoiselle qu’il devait accueillir à la Gare de Lille, mais que celle-ci avait raté son train ou sa correspondance. Lorsqu’ils le retrouveront un peu plus tard, Mimi le chinera en lui disant que sa série de casseroles de Lille avait prévu de les retrouver à sept heures ! Finalement,s’amuse Mimi,nous n’aurons jamais l’occasion avec Hubert de voir de près à quoi ressemblaient ces fameuses casseroles car nous ne verrons jamais la demoiselle ! » 

    Mimi conserve aussi de Guy un autre souvenir, celui d’un homme déjà mûr qui savait parfois s’interposer entre celui qu’elle allait épouser : Hubert Lancelot et elle. Alors qu’elle était devenue Compagnonne de la Musique dans le groupe de Louis Liébard et que le jeune gone déployait une offensive de charme pour tenter de gagner ses faveurs.

     

      Je mettrais la 6ème partie en ligne le vendredi 15.

     

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